La saison d’été est la bonne occasion de vérifier mes réflexions sur la bonne conduite de mes cultures : est-ce que les plantes souffrent (manque d’eau, chaleur…) ? Est-ce que leur développement est suffisant pour la récolte prévue ?
Je viens partager ici avec vous quelques unes de mes réflexions et expérimentations faites sur mes terrains depuis mon installation. Je n’ai pas de formation en agronomie, seulement en chimie mais j’adore faire des observations et expérimenter. J’aborderai différents aspects essentiels pour moi : le sol, le choix des plantes et leur adaptation, l’irrigation, le rôle de la biodiversité.
Dans ce premier billet, il va être question du premier atout pour une bonne culture : le sol.
Évaluation initiale du sol
En arrivant sur ces terres non utilisées pendant plusieurs décennies, l’une des première choses qui m’a marquée c’est la trop faible rétention des sols et malgré l’eau en abondance, je me suis dit que c’était le premier point à améliorer avant même de me poser la question des plantes que j’allais choisir.
Ensuite, on était sur une terre calcaire (un test rapide avec un peu de vinaigre me l’a facilement confirmé) donc beaucoup de choix possibles en perspective :-). Par la suite, j’ai découvert que nous étions sur du calcaire dolomitique, très sableux, riche en magnésium donc pas étonnant d’avoir ce souci de rétention d’eau.
Amélioration de la capacité de rétention d’eau du sol
Pour permettre une meilleure rétention d’eau, nous avons commencé par mettre de grandes quantités de broyat sur les futures terrasses destinées aux cultures.
Comme précisé précédemment, les terrains n’avaient pas été utilisés depuis longtemps, donc ce n’était pas difficile d’avoir du bois à broyer avec tous les nettoyages effectués. Aujourd’hui encore, dès que possible, je recouvre les parties nues de broyat (et parfois de résidus de distillation). Il faut éviter de mettre un « paillage » vert car on risque de provoquer une faim d’azote qui aura pour conséquence un dépérissement (au moins momentané) de vos plantes.
La décomposition du broyat a permis assez rapidement d’avoir une couche d’humus en surface capable de retenir l’eau.
Comment préserver un bon sol ?
La réponse rapide est : en intervenant le moins possible 🙂
En pratique, cela veut dire pas de machine, pas de sol nu, en s’adaptant à la nature chimique de son sol (vouloir transformer une parcelle calcaire en sol acide ou le contraire est vain).
Cela suppose de désherber à la main (c’est fastidieux mais on apprend beaucoup de choses sur la structure racinaire de nombreuses plantes), et d’accepter d’avoir quelques herbes non désirées (il y a parfois de bonnes surprises au passage).
Mon outil de prédilection pour tout ça est la grelinette (ou aérobèche pour un terme plus général). Elle permet de décompacter le sol sans mélanger les couches (contrairement à la bêche), on garde la structure des mottes qui se sont formées avec le complexe argilo-humique (on ne détruit donc pas la structure physique du sol si importante pour la stabilité du sol) et on a facilement accès aux racines pour enlever le plus profondément possible les plantes à désherber. Et tout ceci sans effort physique particulier 🙂
À quoi sert un bon sol ?
Tout simplement à avoir des plantes en bonne santé : pas besoin de préparation, même à base de plantes (purins par exemple), résistance plus grande aux agressions (pucerons par exemple, manque d’eau…), meilleure productivité (ça compte beaucoup pour la productrice que je suis).
Un bon sol permet d’accueillir de nombreux auxiliaires sous-terrains : on pense aux vers de terre bien sûr mais il y a de nombreux micro-organismes (bactéries ou champignons) qui apportent leur contribution à la nutrition des plantes (en particulier sur les minéraux).
Je vais souvent revenir sur ce sol dans mes prochains billets car c’est la pierre angulaire pour produire de belles plantes, en bonne santé. de nombreux autres aspects sont dépendant de ce sol (l’irrigation entre autres).
Dans le prochain billet je parlerai du type de plantes que j’ai choisi de cultiver et comment j’ai réfléchi à leur adaptation sur mes terrains.
Laisser un commentaire